Rythmes et contretemps

 Rythmes et contretemps

Rythme du pas qui nous mène
Rythme de la vie qui nous entraîne
Rythme du cœur qui bat, toujours plus vite,
Toujours plus fort, qui nous enchaîne
Rythme du stress de la vie quotidienne
Rythme du corps qui se rebelle
Contre la maladie du temps.
Rythme infernal, on se déglingue.
La machine va trop vite.
On oublie de respirer.
C’est l’infarctus !
La raison, c’est le stress qui a conduit notre corps jusque dans la tombe.

La raison a fermé les volets
La surproduction a bouché les vides
Et le plein sans le vide, alors, qu’en est-il ?
La course contre le temps
Le temps mis à profit
Perdre son temps…On n’a pas le temps
Le bruit a empli notre vie
Le silence nous fait peur
La course contre le temps a fermé les volets
Nos paupières sont tombées lourdes
Besoin d’un sommeil réparateur
Nos oreilles devenues sourdes aux propositions du silence
Notre être réceptif n’est qu’une image aseptisée
La course contre le temps a tué la communication
Le dialogue ? Un monologue tenu par notre raison
A force de vouloir gagner du temps,
On l’a perdu… à se détruire
On écoutait, mais on n’entendait plus
On regardait, mais on n’avait pas le temps de voir
Alors, il fallait recommencer, une fois, deux fois…
Pas le temps de tout faire
On n’a plus rien fait
Pas le temps d’aimer, ni celui de créer
L’attention sans tension
Elle appartient au temps passé
Imperméabilité aux choses et aux gens !

On avance à contretemps
Avec un temps d’avance
Et une vie de retard
Arrêtons le temps !

Et dans le silence, écoutons-nous marcher
Rytme du bassin qui se balance
Rythme du pas qui se danse
Rythme du corps qui chante
Qu’est-ce qui donne le dynamisme à la vie, sinon le rythme ?
Il trace le parcours vital
Il jalonne toute notre vie
Il ponctue notre existence
Quand je dois, je suis la ligne droite
Quand je suis enthousiaste, je suis le rythme
« La ligne droite avait été le triomphe mystère, parce que l’homme angoissé de ce qui pouvait lui arriver.
Alors il a créé les formes droites, ça le sécurisait
Mais nous sommes arrivés au stade ou les angles droits, la ligne droite nous enferment et nous avons à nous libérer. »

« Si nous regardons défiler des gens, que voyons-nous ?
Le mouvement des corps, le déplacement dans l’espace, des formes et des rythmes ?
Chacun de nous, à un rythme plus fondamental que celui du langage, exprime ce qu’il est, par la geste de son corps.
La geste de notre corps traduit notre adaptation au monde extérieur et à ses obstacles tout au long de notre vie.
Notre corps se donne au fil de cette adaptation une forme et un rythme qui sont caractéristiques de ce que nous sommes »